Odette Spingarn
J’ai sauté du train
Arrêtée avec ses parents le 31 mars 1944 dans un village de Corrèze, Odette Spingarn est conduite à la caserne de Périgueux puis au camp de transit de Drancy avant d’être déportée vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau où sa mère trouvera la mort. Affectée au Kanada, un sous-camp où les prisonniers trient les vêtements des déportés assassinés, elle est transférée début octobre 1944 au camp-usine de Zschopau en Allemagne.
À l’approche des Alliés, en avril 1945, les travailleuses forcées sont entassées dans un train à destination d’un camp de la mort. Avec ses camarades, Odette prend alors son destin en main et s’évade en sautant du wagon. À l’issue d’une longue odyssée, elle sera finalement sauvée par une femme allemande.
Colette Tcherkawsky
Une enfance en otage
«Protégée du maréchal» à Bergen-Belsen
Colette Tcherkawsky fait partie des 77 enfants de prisonniers de guerre juifs qui furent déportés de France pour servir de monnaie d’échange aux nazis. Si son père était protégé par les conventions de Genève, le reste de la famille n’a pas été épargné par les persécutions antisémites et la barbarie nazie. Colette est ainsi arrêtée avec sa mère et son frère lors de la rafle des Juifs de Rouen, en janvier 1943. Internés au camp de Drancy durant 14 mois, ils connaîtront également celui de Beaune-la-Rolande.
Le 2 mai 1944, ils sont déportés au «camp de l’étoile» à Bergen-Belsen, Colette n’a alors que douze ans. Ensemble, ils parviendront à survivre. Une situation qui fait figure d’exception dans l’histoire de la déportation des Juifs car le sort des enfants déportés était la chambre à gaz et la mort.
Eva Golgevit
Ne pleurez pas, mes fils...
En septembre 1940, Eva Golgevit s’engage dans le groupe Solidarité, section juive du mouvement de résistance communiste de la MOI (Main-d’œuvre immigrée). Arrêtée, elle est déportée, comme la majorité de son réseau, par le convoi n° 58, le 31juillet1943.
À son arrivée à Auschwitz, Eva est internée dans le Block 10, celui des « expériences médicales ». Durant dix mois, elle parvient à échapper au pire, notamment grâce à la solidarité de ses camarades. Elle est ensuite transférée à Birkenau puis au camp annexe à Rajsko, une ferme agricole expérimentale où les conditions sont un peu moins dures. Elle survivra encore à trois «marches de la mort» qui la mèneront aux camps de Ravensbrück et de Malchof.
Au-delà des horreurs dont elle témoigne, Eva livre ici un chant d’espoir empreint de cette foi en la vie dont elle ne s’est jamais départie.
Sarah Lichtsztejn-Montard
Chassez
les papillons noirs
Depuis plus de 25 ans, Sarah Lichtsztejn-Montard raconte inlassablement, en particulier aux jeunes, ce qu’elle a vécu durant la Seconde Guerre mondiale. Comment, avec sa mère, elle s’est éva- dée du Vél’ d’Hiv’ au premier soir de la rafle, le 16 juillet 1942, comment une dénonciation les précipita en mai 1944 au cœur de la tourmente nazie : à Drancy, dans l’enfer d’Auschwitz-Birkenau puis au camp de Bergen-Belsen où elles seront libérées le 15 avril 1945.
Dans ce livre, Sarah a choisi de s’adresser aux êtres chers à son cœur, entremêlant le récit de sa vie de femme et de mère profondément marquée par la Shoah, et celui de son adolescence brisée. Un message de courage et d’espoir à la portée universelle.
Annette Muller, née de parents juifs polonais de Tarnów, qui a déménagé en France en 1929 au début de la vingtaine, est l'une des rares filles à avoir survécu à la rafle du vélodrome d'hiver, qui
a eu lieu à Paris les 16 et 17 juillet 1942. Ici la police française du gouvernement de Vichy a emmené des milliers de familles juives puis envoyé dans des camps de concentration. À l'arrivée de la police française, les deux enfants aînés, âgés de 10 et 11 ans,
ont réussi à s'échapper et, réunis avec leur père, ont été sauvés
de la persécution. Malheureusement Annette, avec sa mère et le petit Michel, ont été emmenés, d'abord au camp provisoire du Vélodrome d'Hiver, puis après six jours déportés au centre de rétention de Beaune-la-Rolande. En novembre 1942, le père d'Annette, avec l'aide d'un exposant polonais, réussit à faire considérer ses deux fils internés comme des «maroquiniers» nécessaires aux Allemands pour la campagne de Russie, puis à les faire transférer dans un ancien hôpital psychiatrique (à Montmartre, rue Lamarck), puis à l'Orphelinat catholique de Neuilly-sur-Seine de sœur Clotilde, où elle retrouvera les deux frères évadés.
En 1991, Annette Muller publie son autobiographie dans laquelle elle témoigne des événements tragiques:"
La nuit j'ai soudain entendu des coups terribles contre la porte.
Nous nous sommes levés, le cœur battant. Deux hommes sont
entrés dans la pièce, grands, en imperméables beiges.
"Dépêchez-vous, habillez-vous!" ils nous ont ordonné: "Nous allons vous emmener." Soudain, j'ai vu ma mère se mettre à genoux, ramper, attraper les jambes d'hommes beiges, sangloter et prier, "
S'il vous plaît, prenez-moi, mais pas mes enfants." Ils l'ont repoussée. "